Petit rappel historique:

Il y a 25 ans, le 4 février 1992, des afrodescendant(e)s parmi lesquels des militants ant-colonialistes occupèrent à Paris le parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro pour contester les festivités officielles de commémoration des cinq cents ans de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique. 


Cette date symbolique avait été choisie par ces militants en référence à la première abolition française de l’esclavage de 1794. Il faut se rappeler que les esclaves de Saint-Domingue (qui re-deviendra Haïti à l’indépendance) se sont libérés au terme d’une guerre menée depuis 1791 ; et que c’est forts de leur victoire militaire, qu’ils ont pu imposer aux délégués de la République, le 29 août 1793 à Saint-Domingue, la proclamation de l’abolition de l’esclavage. Lorsque cinq mois plus tard, les députés arrivés de Saint-Domingue viennent rendre compte de la situation à l’assemblée nationale à Paris, la Convention entérine l’abolition de l’esclavage. Donc cette abolition du 4 février 1794, est déjà en elle-même le fruit de la résistance.

L’un des initiateurs de ce mouvement du 4 février 1992 sur le parvis du Trocadéro est le Comité International des Peuples Noirs (C.I.P.N.), ainsi dénommé en référence à l’IPN, l’Institut des Peuples Noirs pensé par Thomas Sankara au milieu des années quatre-vingt et dont l’une des missions était d’impulser la restauration d’une conscience historique parmi les Peuples noirs. 
Ce jour là, les camarades s’alignent sur le parvis du Trocadéro formant symboliquement un triangle, et chacun porte un carton sur lequel est écrit une lettre. Sur cette chaîne humaine, on peut lire : CRIME CONTRE L’HUMANITE. Dans la continuité de cette protestation un courrier est adressé en août de la même année au Président de la République afin de placer l’État français devant ses responsabilités historiques :

"(...) Souffrez donc, Monsieur le Président de la République, qu’à l’aube de ce cinquième centenaire, les descendants des victimes osent lever la tête. Osent réclamer JUSTICE, car les crimes commis sont imprescriptibles. Osent demander à l’Europe suivant l’exemple du pape à Gorée de :
1. Reconnaître solennellement l’existence des trois crimes contre l’Humanité que sont : l’esclavage des Nègres le génocide amérindien le génocide africain.
2. Réhabiliter la mémoire des martyrs d’un bout à l’autre des continents américain et africain : Revoir à hauteur d’hommes, tous les malheurs, tous les supplices et toutes les ignominies : "les tonnes de chaînes, les orages de fouets, les fleuves de crachats."
3. Réparer, car le drame des derniers Amérindiens, comme le drame de l’Afrique et de la diaspora noire est que l’enrichissement du monde blanc a eu pour nécessaire corollaire, la destruction des Amérindiens et l’appauvrissement criminel du Monde Noir." Symbole de la colonisation européenne, Christophe Colomb avait ouvert en 1492 la voie du plus grand génocide historique jamais commis contre les peuples amérindiens et africains.
C’est pour vous dire que l’agenda du Mouvement International pour les Réparations a des racines qui ne datent pas d’hier. De plus, vous savez que février est au plan international le Black History Month ; et donc pour nous qui sommes engagées dans la lutte pour les Réparations, février s’harmonise avec l’agenda existant déjà à l’échelon international.

-- 

Communication du MIR
+596 696 189 194 -

Today is the 25th anniversary of the International Committee for Black Peoples. Please find enclosed the invitation card for this event, which will take place on Saturday 4th and Sunday 5th February 2017 at the Mémorial Act (Guadeloupe). 

Translate here: https://translate.google.com/

You need to be a member of TheBlackList Pub to add comments!

Join TheBlackList Pub

Votes: 0
Email me when people reply –
https://theblacklist.net/